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26 février 2008

(manque l'échelle pour aller au premier)

PICT0087

Comme si moi aussi je mesurais 7cm depuis les pieds jusqu'à la tête. Poser des choses dans les coins, dans ce sens. Un canapé en éponge. Un autre avec du tissu, du tissu récupéré sur les échantillons d'un marchand de tissu, du tissu cousu en forme de canapé avec du scotch. Des coutures en scotch ou en patafix. Un fauteuil en pâte à sel, peint avec un gros tube de peinture rouge, avec des accoudoirs, pour y déposer le petit chat gris. Du papier sur les murs, du papier coloré. Les murs de la petite maison redécoupés dans le catalogue de papier peint de Castorama. c'est un gros catalogue fermé par du carton, presque aussi grand que la moitié de moi, avec une sangle en cuir noir sur le côté. C'est moi qui l'ai monté dans l'escalier. Des petites barres en bois, découpées à la bonne taille avec la scie de papa, sans demander. Du sang sur les main un matin, un dimanche, oups. Peintes et repeintes dix fois par dessus, parce que des fois, c'est plus la bonne couleur, c'est plus celle qui va avec le fauteuil rouge.  Border l'espace de la petite maison comme on borde un enfant, les petits objets placés comme si la maison dormait, l'espace comme une chanson douce qui dépose le sommeil. Et si l'horloge tombe la maison se reveillera

Ma chambre est devenue une maison playmobil un jour que je sais pas trop lequel. L'espace dans ma tête n'a jamais été un cube à cause de cette sous-pente bizarre. C'était un cube avec une pente comme un toboggan à l'envers, un cube découpé de travers, un cube mauvais en maths, un espace deséquilibré. L'espace était à meubler, à refaire, à réinventer, chaque chose était à remettre à sa place. Il fallait réempiler les choses pour vivre au milieu, il fallait les rassembler, réinventer une logique. Recolorier. Faire un long poème avec les objets partout autour. Il fallait tout garder, accumuler des trésors pour les placer à la rime, remplir des caisses avec des objets qui se ressemblaient un peu, pour moi au milieu de tout ça, il fallait que tout soient heureux. Des bocaux avec des verres polis ramassés à la plage l'hiver quand on marche derrière papa avec un manteau qui remonte jusqu'en haut du cou et qui pue l'humide du garage. Des cahiers avec des centaines de feuilles, quelques unes retrouvées dans les vieux livres de contes, que mes oncles avaient oubliées à mon âge, parce qu'ils voulaient les faire sécher. Et puis d'autres, énormément, ramassées dans le jardin, classées par bout de jardin. Il y avait les feuilles du talus, les feuilles de l'entrée. Les feuilles du long de la clôture. Des centaines de feuilles séchées. Et des boîtes avec des images découpées parce qu'un jour la couleur le dessin m'a plu. Des collections, des collections partout parce qu'il fallait trier, ordonner et se faire rencontrer les petites choses de mon monde. Collection des codes-barres, des circuits imprimés, les pochettes de thé, les clés, le verre poli le bois flotté, les étiquettes de fruit, de bouteilles, les autocollants, les coquillages ceux qui ont la forme du grain de café, et puis toutes ces collections commencées un début d'aprem et oubliée le lendemain.

alpha





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