decembre

A la gare, on est arrivés en courant, presque avec le coeur qui s'accélère à cause du feu rouge. Le dernier train, et après, il y en a plus, après, c'est demain. Le billet acheté au monsieur, au guichet, qui parle vite parce qu'il a compris que le train partait dans 5 minutes. J'ai atteri en première classe c'est moins cher il m'a dit. Le train qui part et l'envie de marcher à l'envers contre le train jusqu'à l'autre bout du train envie de rester. La valise faite en trois minute au moins elle est légère. les bouquins sur la table pour la bonne conscience, genre je vais les ouvrir. Le mp3 déja dans les oreilles. Plus qu'une semaine, plus qu'une semaine. en petit déjeuners, ça fait, 5 petits déjeuners. ça tient sur une seule main
Ils sont montés à Vannes, un homme en costume avec son journal et des airs de je suis pas en première classe par hasard, et sa femme ou sa pute je sais pas trop. S'assoient en face de moi et se caressent de Vannes à Rennes pendant que moi j'ai même pas un paysage pour y coller mes yeux. il est trop noir dehors déjà. on ne voit que les petites lumières des pancartes des gares, on ne voit que les têtes perdues des gens sur les quais. elle passe la main sous son pull. je crois qu'on voyait la lune. ses lèvres écartelées par un sourire de serpent. la lune derrière le nuages peut-être... lui, sa tête de crétin, son journal et ses jambes écartées. pas de lune. Dix minute avant l'entrée en gare je suis debout dans l'allée sous mon manteau valise à la main prête à descendre à respirer.
Le ciel béant à la sortie du métro, l'escalator qui monte vers le noir du ciel, vers les toits de la ville, qui recrache les gens, qui recrache, moi toute petite, avec ma valise, dans le froid. Qui pousse vers le froid. Vingt minute pour attendre le bus parce que c'est déjà la nuit. Sur la grande place les lumières de noël et celle du samu. je souffle doucement sur le froid pour voir le petit nuage devant ma bouche. une semaine rien qu'une semaine. Dans la grande ville c'est noël de partout. Sur les arbres et sur les visages.

Il sera minuit dans une heure. il faut aller voir si dans le parc, l'étang n'a pas gelé. peut-être sur le bords. A la maison, à la plage, les marais ont gelé. le petit ruisseau figé dans le froid, les cailloux qui rebondissent sur le verre. les oiseaux ont disparu. peut-être qu'ils ont gelé eux aussi, peut-être comme dans le livre, un jour le plus froid du monde. La mer n'a pas gelé et pourtant sur le sable il fait froid. C'est marée basse. Bronzer sous la lune. Les éclairs des vagues en dessous de la lune, c'est comme des oiseaux, des oiseaux en papier alu qui s'envolent. Aimer très fort pour avoir chaud.
Plus qu'une semaine, mais se dire ça un dimanche soir c'est un peu trop difficile. La route le rond-point les voitures à travers l'eau des yeux.

Comments

[stef]

Ma pauvre Justine... ca n'arrangera rien de te dire ca. Je lis toujours tes textes deux fois, la deuxième pour la finalité. Tu sais t'as le droit d'aller ailleurs, et même si tu perds un an, moi je l'ai fais et je regrete rien. De toute façon tu sais quand on a pas le moral, rien ne suivra. J'aime pas savoir que ca se passe comme ça dans ta vie..bisous et tu m'en parles si jamais t'as envie